Le Corporate Venture a fortement évolué en France depuis 10 ans. Dans un environnement de plus en plus compétitif, les grands groupes se sont dotés de ce type de fonds d’investissement afin d’optimiser leurs relations avec les start-up dans une logique d’open innovation. Répondant à un double objectif stratégique et financier, cet engagement dans le capital risque progresse de façon significative. Pour sa 3e édition, le Baromètre realisé conjointement par Deloitte et Orange Digital Ventures, dresse un état des lieux du marché et dégage les grandes tendances des CVC français.
« L’année 2018 signe une forte croissance du marché mondial des CVC. La France confirme sa place centrale dans cette évolution avec une croissance multipliée par 2 du nombre moyen d’investissements réalisés par rapport à 2016. Alors que les CVC français confirment leurs stratégies d’investissement dans un objectif d’Open Innovation, les collaborations mises en place s’orientent vers des politiques win/win notamment par un accompagnement métier », déclare Julien Maldonato, Associé Conseil Industrie Financière chez Deloitte.
Les CVC français conservent une place centrale sur le marché
Au niveau mondial le marché des CVC s’impose comme un segment majeur du capital risque avec, pour l’année 2018, une participation à des levées de fonds de 53 milliards de dollars, soit 47% de plus qu’en 2017. Cette croissance est largement portée par l’Asie qui enregistre une augmentation du nombre de deals de +62,4% vs 2017. La zone Europe profite également largement de cette dynamique avec une progression de plus de 18,6% comparé à 2017. Le marché Nord-Américain reste, quant à lui, plutôt stable et mature avec une augmentation de deals de +13,1% par rapport à l’an dernier.
Cette croissance se traduit sur le marché français par un nombre moyen d’investissements réalisés multiplié par 2 par rapport à 2016. Par ailleurs, 75% de CVC sondés prévoient d’ores et déjà d’augmenter leurs investissements en valeur cette année. L’importance constante de ces nouveaux acteurs sur le marché se confirme également au sein même de leur organisation structurelle. Presque la moitié (45%) des répondants possèdent aujourd’hui un bureau à l’étranger et 75% d’entre eux ont eu recours à de nouveaux recrutements en 2018 pour accompagner leur croissance.
Une reconfiguration des approches d’investissement au profit des CleanTech
Concernant les stades d’investissement privilégiés, les CVC français ont adapté leur stratégie. Ainsi, 67% des sondés se focalisent sur de nouveaux investissements plutôt que dans les start-up déjà en portefeuille. En revanche, seuls 38% prennent le lead sur l’investissement. Cette tendance est partagée par la majorité des CVC dans le monde : 19% seulement faisant un choix d’orientation de lead sur plus de la moitié de leurs opérations. Cette stratégie de « follower » fait du CVC un partenaire de croissance idéal pour la startup.
Si les CVC français investissent majoritairement en Series A ((la phase de commercialisation est lancée et les fonds sont utilisés pour accélérer le développement et la structuration de l’entreprise, y compris à l’international), l’étude pointe également une augmentation significative (x2,1) en Series B dans des start-ups plus matures. A contrario, les apports en Pre-seed affichent un net recul (68%) par rapport à 2017. Par ailleurs, les CVC français privilégient les marchés plus matures (France 41% + Europe 32% + Amérique du Nord 12%). Le dynamisme de l’Asie attire également mais dans une moindre mesure, représentant 12% des investissements en moyenne.
Le secteur des CleanTech/Energie profite largement de ces nouvelles stratégies et enregistre 53% d’investissements supplémentaires en 2018.
Un objectif d’Open Innovation « gagnant-gagnant »
79% des investissements réalisés par les CVC en 2018 ont répondu à un objectif d’open innovation toujours dans une logique de synergie entre les grands groupes et les start up. Afin de fournir un accompagnement adapté à ces dernières, plus de la moitié des CVC français se sont dotés d’une équipe dédiée, dont 80% contribue au Business Development. En outre 70% des répondants déclarent avoir réalisé des tests ayant permis par la suite de déployer des partenariats commerciaux (56%) et d’accompagner les start-up dans leur développement (44%).
« L’essor continu du corporate venture reflète l’attractivité des investisseurs corporates aux yeux des entrepreneurs. Cela prouve que le CVC peut réussir – au-delà du financement et du ROI financier – à apporter de la valeur à la startup, via des synergies, et à présenter des effets d’apprentissage pour le grand groupe. » commente Yann Kandelman, Directeur des Investissements chez Orange Digital Ventures.
Les CVC inscrivent le partenariat grands groupes / start up dans collaboration « organique », tout en favorisant le développement externe : la vaste majorité des CVC répondants ont conduit une ou plusieurs startups de leur portefeuille vers un rachat au cours des 5 dernières années, et dans 22% des cas vers une introduction en bourse sur cette même période. L’avenir est prometteur avec 5 levées de fonds majeures en 2018 auxquelles des CVC français ont contribué : GO JEK, WeRide, Monzo, Ledger et Ionic Materials.
Le lien vers le baromètre https://digitalventures.orange.com/wp-content/uploads/2019/05/barometre-cvc-en-france-2019.pdf
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